Toxoplasmose : quels risques pendant la grossesse ?
La toxoplasmose est une maladie courante en France, due à un protozoaire, le Toxoplasma gondii. Ce parasite loge préférentiellement chez le chat. Mais il peut aussi se retrouver dans ses excréments, sur le sol, sur des fruits et légumes non lavés ou même dans l'eau. Toxoplasma gondii peut aussi infecter des viandes. D'ailleurs, c'est l'ingestion de viande crue ou mal cuite contenant les parasites qui est le mode de contamination le plus fréquent, et les viandes de porc, mouton, chèvre, cheval et bœuf sont les plus concernées. Les viandes de mammifères sauvages (comme le gibier) le sont moins. Par contre, le parasite n'aime pas la chaleur. Il est donc possible de s'en débarrasser en lui infligeant une température supérieure à 65°C (lors de la cuisson) afin de le tuer et d'éviter d'être contaminé. Sachez enfin que la contamination peut aussi avoir lieu lors d'activités de jardinage au contact de la terre. On fait le point pour limiter les risques.
Toxoplasmose et animaux : les bons gestes
Pour éviter de contracter la toxoplasmose, quelques règles hygiéno-diététiques sont indispensables pour les femmes enceintes non immunisées. Si la femme enceinte (ou qui souhaite l'être) n'est pas immunisée contre la toxoplasmose et travaille au contact des animaux, il est indispensable qu'elle contacte rapidement le médecin du travail pour adapter son activité à sa future grossesse. Dans tous les cas, il faut changer de vêtements en fin de journée et éviter de manger ou boire sur le lieu de travail. Le premier réflexe doit être de toujours se laver les mains avec du savon après avoir touché des animaux, des déjections animales ou des déchets. Le nettoyage des mains doit aussi être systématique avant et après avoir mangé.
Évitez les viandes crues ou mal cuites
Autre réflexe à adopter pendant les neufs mois à venir : il faut toujours bien cuire la viande (bœuf, mouton, porc, cheval). C'est-à-dire une cuisson à minimum 65°C dans toute l'épaisseur de la viande. Méfiez-vous des viandes cuites au barbecue car elles sont souvent crues à l'intérieur. Proscrivez aussi la consommation de viande marinée, fumée ou grillée. Lors de la préparation des repas il faut laver soigneusement légumes et plantes aromatiques surtout s'ils sont terreux et consommés crus. Même chose pour tous les ustensiles de cuisine ainsi que les plans de travail.
Chat, jardin...
Si vous avez un chat, évitez les contacts directs avec les objets qui pourraient être contaminés par ses excréments (comme les bacs à litière, la terre) et portez toujours des gants en cas de manipulation de ces objets. Si vous avez la main verte, portez des gants pour jardiner afin d'éviter le contact direct avec la terre. Lavez-vous bien les mains ensuite, même lorsque vous portez des gants.
Toxoplasmose : quels sont les risques ?
Lorsqu'on se porte bien, la toxoplasmose passe souvent inaperçue. Chaque année, on estime qu'il y a environ 680 000 nouveaux cas de toxoplasmose en France. Cette parasitose est une maladie sans conséquence lorsqu'on est en bonne santé, mais qui est grave chez la personne immunodéprimée ou quand la femme enceinte est contaminée pour la première fois au cours de la grossesse. En France, 56 % des femmes enceintes ne sont pas immunisées contre la toxoplasmose et courent donc un risque de la contracter pendant leur grossesse. Depuis 1978, les autorités sanitaires françaises ont instauré un programme de prévention de la toxoplasmose congénitale.
Il existe également des risques pour le fœtus, mais aussi pour le bon déroulement de la grossesse. On parle alors de toxoplasmose congénitale. Il y a environ 700 cas par an de toxoplasmose congénitale, soit un cas pour 1 000 naissances (vivantes). En effet, si elle a déjà été contaminée par le parasite responsable de la toxoplasmose avant sa grossesse, elle est immunisée et un nouveau contact avec ce parasite sera sans conséquence.
Toxoplasmose : quand faire un test ?
La réalisation d'un dépistage sérologique (par test sanguin) est systématique pour les femmes de moins de 50 ans avant ou en début de grossesse. Un décret de 1992 impose aussi une surveillance sérologique mensuelle des femmes enceintes non immunisées, depuis la déclaration de la grossesse jusqu'à l'accouchement. Le nouveau-né est aussi testé à la naissance car des tests négatifs pendant la grossesse peuvent être des faux-négatifs et cacher une toxoplasmose congénitale (surtout quand la contamination a lieu en fin de grossesse). Le premier objectif de ce dépistage précoce est de donner des conseils de prévention aux femmes non immunisées afin d'éviter une contamination pendant la grossesse. Le second objectif est de surveiller, par une prise de sang mensuelle, ces femmes afin de dépister une contamination pendant la grossesse et de mettre en place un traitement le plus rapidement possible pour limiter la contamination du fœtus.Ce suivi régulier est indispensable car la toxoplasmose n'entraîne pas toujours de symptômes, elle pourrait donc passer inaperçue chez la femme mais atteindre le fœtus.
Toxoplasmose et traitements
La toxoplasmose congénitale peut entraîner des malformations, parfois graves, ou des lésions de la rétine par exemple, chez le fœtus. D'où l'importance d'un dépistage régulier pendant la grossesse. Dans les rares cas où l'analyse indique que la femme enceinte a contracté la toxoplasmose, un traitement est mis en place. Il peut varier selon les établissements de soins. Dans tous les cas, il a pour objectif de diminuer le risque de transmission de la maladie de la mère à son fœtus. C'est la spiramycine (Rovamycine®) qui sera prescrite à la mère jusqu'à l'accouchement pour protéger le fœtus. Lorsqu'un traitement est prescrit précocement, la toxoplasmose n'entraîne parfois aucune séquelle car l'enfant à naître ne sera pas contaminé.
Un traitement spécial pour le fœtus.
En cas de suspicion de contamination du fœtus, une amniocentèse peut être réalisée. Si l'amniocentèse révèle que le fœtus est aussi contaminé, mais qu'il n'y a pas de malformations graves, le traitement utilisé est à base de pyriméthamine (Malocide ®), associé à la sulfadiazine (Adiazine) ou de la sulfadoxine. Selon l'établissement de soin qui traite la femme, ce traitement peut être poursuivi pendant plus de 12 mois après la naissance. Cependant, si le diagnostic prénatal indique que le fœtus est contaminé et que l'échographie détecte une malformation grave, une interruption médicale de grossesse est envisagée car le traitement n'est efficace qu'en prévention.
Commentaires
Enregistrer un commentaire